OK ! J'relève le défi ! XD Euh nan, le Test !
Esquive. Esquive. Attaque. Hiruki se mouvait avec souplesse sur le sol de pierre, katana en main. Un mince filet de sueur suintait sur son front, tandis que, méthodiquement, elle exécutait les mêmes mouvement, tentant de laisser couler son corps, de le rendre plus préçis, plus fort, plus rapide. Encore. Esquive. La jeune fille sentait son coeur battre à s'en déchirer dans sa cage thoracique, le froid lui prenait la gorge et les poumons comme un étau mortel. Mais il était hors de question qu'elle s'arrête. Il fallait qu'elle devienne plus puissante, vite. Sa propre faiblesse l'éceurait. Son but était de tester comment son corps réagirait à un mouvement différent des autres, après des heures à exécuter les mêmes. Sans doute ne résisterait il pas, et c'était là le but. La douleur était son unique moyen de progression. Hiruki prit une profonde inspiration, et se lova quasiment sur elle même, avant de sauter en arrière, avec toutes les forces qui lui restaient. Elle atterit légèrement sur le sol, à quelques centimètres du bord de la falaise sur laquelle elle s'entraînait. Satisfaite, elle se releva, mais une douleur la lança soudainement à la cheville gauche. Son pied glissa, et elle se sentit tomber avec une lenteur étonnante dans le vide. La jeune fille tenta désépsérement de se raccrocher à une prise, mais ses dernières forces s'étaient usées dans son saut. Son corps bascula dans la crevasse. L'air glacée lui sifflait aux oreilles. Elle perdit immédiatement connaissance.
Les ténèbres. Hiruki ne les connaissait que trop bien. Ses yeux charbons étaient incapables de voir quoique ce soit. Sa rage venait sans doute de là. Tout le monde la trouvait douée, plus que les autres. Tout le monde pensait que son handicap lui avait permit de progresser. Qu'elle s'y était faite. Les imbéçiles. Comment s'accoutumer aux ténèbres? Comment supporter une différence telle que la sienne? Elle n'aurait même pas du devenir ninja. Toute sa vie, elle avait songé qu'elle était faible. Elle était si faible et aveugle qu'elle allait mourir là, au pied de cette falaise. Hiruki chercha en elle quelques parcelles de chakra, une énergie, une lumière quelconque. Mais c'était inutile. Nulle lumière ne subsistait en elle. Il n'y avait que le noir. On lui avait appris ce mot, noir. On lui avait dit que c'était tout ce qu'elle pouvait voir. Mais peut être était ce une autre couleur en vérité? Jamais, jamais elle ne le saurait. Hiruki sentit de l'eau couler sur sa peau, dans le monde ou son corps vivait encore. Etait ce elle qui pleurait, ou la pluie qui martelait son être meurtri?
« Hiruki. »
Hiruki. C'était son nom. Quelqu'un l'appelait. Pas dehors, pas parmis les pierres qui la recouvraient. A l'intérieur. Là ou il faisait plus noir encore. C'était une voix familière, mais effrayante. Lourde, rauque, comme si rien que le timbre de cet être était démoniaque. Hiruki tenta de voir, qui l'appelait. En vain. Elle était aussi aveugle dans son âme. La voix répéta son nom. La jeune fille commanda à ses paupières de se lever. Elles n'obéirent pas. Mais tout à coup, elle vit. Quelque chose d'autre que le noir. Et tout ce qui n'était pas noir était beau pour elle. C'était une chose immense. La jeune fille fouilla dans sa mémoire sensorielle. C'était dur de reconnaître une chose qu'elle n'avait jamais vue mais sans doute touché. Mais jamais elle n'avait touché quelque chose d'aussi grand. La créature possédait un long corps, qui semblait pouvoir onduler à sa guise, d'une couleur un peu plus claire que le noir, avec huit têtes allongées, et autant de paires d'yeux qui la fixaient d'une expression indéchiffrable. Il était enchaîné par de lourdes chaînes dix fois plus grandes qu'elle. Hiruki sentait confusément que la peur aurait dû l'envahir. Mais elle était trop heureuse de voir. Trop troublée. Des larmes immatérielles coulaient sur ses joues. Elle était perdue.
« Enfin, Hiruki. Tu t'es éveillée. »
La jeune fille releva la tête pour soutenir le regard perçant du monstre. D'un voix cassée, elle murmura quelques mots inintelligibles. Mais son interlocuteur sembla comprendre, car il eut un rire glacial et répondit d'une voix qui sifflait légèrement :
« Non jeune fille, tu n'es pas morte. Pas encore. »
« Que suis je alors? Qui es tu? Qu'es tu? »
L'esprit acéré de la jeune fille avait reprit le dessus, et elle énumerait ses questions d'un ton plus ou moins calme. Sans doute n'était ce qu'un rêve.
« Je suis ton Jinchuuriki. Mon nom est Yamato no orochi.»
Hiruki hocha la tête sans comprendre. De vagues souvenirs de légendes qui lui avait enseignées son père refirent surface. Yamato no orochi. Le serpent à huit têtes et huit queues. Le plus terrible après Kyuubi, le démoniaque. " Son " Jinchuuriki ? L'esprit embrouillé de la jeune fille refusait de comprendre. Ce qu'il disait n'avait pas de sens. Jamais elle n'avait croisé un démon de ce type, elle avait à peine prêté attention à ces légendes. La conclusion s'imposait d'elle même : elle rêvait. Elle eut un bref sourire ; ses songes n'avaient jamais étés aussi nets. Mais elle n'y pas le temps de réfléchir plus longtemps : Yamato no orochi sembla s'impatienter et fouetta l'air de ses huit queues. Instinctivement, elle sortit son katana, prête à riposter. Mais il se calma.
« Jeune fille, ne soit pas sotte. Tu ne peux pas me blesser. Je suis toi. »
« Cesse de raconter n'importe quoi, démon. » rétorqua t'elle avec bravoure. « Je ne te crains pas. » Il était diffiçle d'imaginer une frêle jeune fille répondre cela à la bête imposante qu'était le Jinchuuriki, mais Hiruki était connue pour sa fierté.
« Impudente. Nous sommes liés à jamais. Est ce une manière de commencer nos relations? » Il partit d'un rire sifflant. Hiruki se sentit trembler. Elle sentait au fond d'elle une sensation nouvelle, comme si effectivement, quelque chose faisait qu'elle connaissait intimement ce monstre. Mais c'était impossible.
« Je vais te raconter ton histoire, puisque tu n'as pas l'air de comprendre. Je suis l'ennemi juré des êtres de ton espèce. Mais je me suis fait piéger. Ta chère et tendre famille a été désignée pour porter le lourd fardeau que je suis. Que tu es.»
Hiruki sentait des larmes d'incompréhension affluer dans ses yeux noirs. Elle avait peur. Son cerveau refoulait toutes les paroles cruelles que susurrait le serpent, mais son coeur criait également. Il disait la vérité. C'était ridicule, impensable, impossible, impossible ... un hoquet plein de larmes secoua son corps.
« J'ai été scellé, en toi Hiruki. Entre ton frère et toi, c'est sa petite fille que ton père a choisi. Il t'as voué à l'enfer.»
« Tu mens ... tu mens ... tu n'es pas en moi ...»
« Tu le sais mieux que moi. Et tu sais le plus drôle? Tes yeux ... tes chers yeux d'encre, qui t'ont tant fait souffrir ...» Il marqua une pause, son regard cruel ne la quittant pas. « C'est moi qui les ai brûlés. »
Hiruki se laissa tomber à terre. Pourquoi? Pourquoi le noir l'envahissait ainsi? Elle refusait, et pourtant son coeur prenait le dessus. Elle était en train d'accepter ce mensonge. Son père ... celui qui lui racontait les légendes? Celui qui l'avait aidé à devenir ce qu'elle était, son père, le seul ... l'avait choisie. C'était trop. Trop de ténèbres tout à coup, qui l'engloutissaient sans lui laisser une chance. Personne ne lui avait rien dit. Personne ne lui avait jamais rien dit. Et en y repensant, personne ne s'était jamais approché véritablement d'elle. Alors c'était la peur? Elle était considérée comme un monstre? Non, pire que ça. Elle était un monstre ... Hiruki Suuza ne s'est jamais appartenue. Le vrai nom d'Hiruki Suuza est Yamato no orochi. La jeune fille rassembla ce qui lui restait de conscience pour plonger dans ses souvenirs. Elle pensait que c'était parce que ses yeux ne fonctionnaient pas qu'on la fuyait. Que tout était la faute de son " problème ". Si seulement elle avait pu réaliser à quel point ce " problème " était grand. Si seulement elle avait su avant. * Je suis le monstre *. C'était une vérité inacceptable. Elle se sentait humaine. Son apparence était humaine. Ses sentiments étaient humains. Mais quand elle y songeait. Cette monstruosité avait déjà prit le dessus. Lors des missions, en combat, elle éprouvait le besoin de tuer. De déchirer les corps qui se présentaient à elle. Ce qu'elle appelait l'état second, c'était Hachibi qui s'emparait de son âme. Ce qu'elle appelait ses parents, c'étaient des personnes monstrueuses qui avaient sacrifié sa vie. Et qui avaient brûlé ses yeux. Les larmes n'en coulaient même plus, tant elle se sentait détruite. Le serpent, qui lui avait laissé quelques minutes pour accepter cette déclaration, reprit d'une voix qui lui parut cette voix familière.
« Hiruki, ta vie sera un enfer. Mais tu sera puissante. Et si tu me laisse m'emparer de ton corps plus souvent, je te rendrai la vue pendant ce laps de temps. » Il eut une sorte de sourire qui se multuplia sur ses huit têtes. « C'est un cadeau que je te fais, Hiruki. »
La jeune fille se releva lentement et lui envoya un regard des plus durs. Il fallait qu'elle décide. Elle était cruelle par nature, elle en avait conscience. Si elle laisser Hachibi prendre le contrôle, que deviendrait elle? Sans doute n'existerai elle même plus. D'une voix posée elle répondit :
« Ne crois pas que je te laisserai faire. Je ... je ne veux pas être un monstre - même si j'en suis déjà un. Yamato no orochi. Tu es en moi, je n'y peux rien. Mais je me battrai. » Elle ferma les paupières pour retrouver des ténèbres qui lui parurent presque rassurantes. Si elle ne croyait pas en ses paroles, le démon n'y croirait pas non plus. Elle entendit un dernier sifflement de rage. « Tu ne fuira pas longtemps, jeune fille ...»
Et ouvrit les yeux.
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Sujet: Test Hachibi 
Mar 12 Juin - 14:42
